Budapest se mitonne une belle saison musicale. Budafest, Sziget, Gödöllö... trois festivals, chacun unique dans son style. Ensemble, ils feront de la capitale hongroise l'une des vedettes de l'été européen.
Sur l'impériale avenue Andrassy, la soirée est douce. L'opéra brille de mille feux, façade de style Renaissance italienne, statues de Franz Liszt et de Ferenc Erkel...
Actuellement, le rideau s'ouvre sur la salle pourpre et or en l'honneur de Gisèle que viennent applaudir les mélomanes en smoking et robe de soirée. C'est dans ce même décor que Budafest, le festival de l'opéra et du ballet, va se dérouler, du 5 au 19 août. Avec Norma pour la première, sous la baguette de Rico Saccani. Côté interprétation, deux ténors de haut rang, Làszlo Polgar et Kolos Kovats, seront présents.
"Nous programmons aussi Otello avec le chef d'orchestre Janos Kovacs, et les étoiles des ballets de Kiev", annonce Teodora Ban. L'ancienne danseuse étoile a créé ce festival au début des années 90. Elle en étoffe la prochaine édition avec deux nouveautés. La première consiste à s'échapper des ors de l'opéra le temps de six concerts classiques, entre le 17 juillet et le 3 août, qui se dérouleront sur l'esplanade de la basilique Saint-Etienne fraîchement rénovée, devant mille spectateurs, à deux pas du Danube. Les spécialistes apprécieront la présence des chefs d'orchestre Zoltan Kocsis et Youri Simonov, et du tout jeune Domonkos Heja, une étoile montante en Hongrie.
Seconde innovation de Budafest, "une vingtaine de concerts colorés, riches en influences étrangères programmées à l'hôtel Hilton pendant tout le mois de juillet", dévoile Teodora Ban. Ne pas manquer les concerts de Gyorgy Vukan, fameux jazzman hongrois, de l'orchestre tzigane hongrois de Kalman Balogh (un habitué du Théâtre de la Ville à Paris), du Benko Dixieland Band et du Budapest Klezmer Band.
L'hôtel Hilton est situé tout au sommet de l'élégante colline du château royal et de l'église Mathias où fut couronné François-Joseph et pour lequel Liszt composa sa Messe du couronnement.
Construit à l'emplacement d'un monastère dominicain, le prestigieux établissement offre une salle de musique étonnante, à ciel ouvert. Sur les murs peints en orange, apparaissent encore quelques pierres de la nef de l'église d'autrefois. D'ici, la vue porte jusqu'au dôme du Parlement, de l'autre côté du Danube. A l'entracte, le cloître que surplombe la tour Saint-Nicolas attendra les mélomanes amateurs de champagne.
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